W3 Live Super Show | Sandow vs. Aldis vs. The Rock vs. The Boogeyman

Huées massives. Quolibets et chants dégradants retentissent en masse, là où quelques mois auparavant seule l'indifférence accompagnait Damien Sandow lors de ses entrées. Cela ne semble pas émouvoir plus que cela le jeune homme, qui esquisse même un grand sourire. Vêtu d'un costume de grande classe, laissant apparaitre une chemise d'un bleu éclatant, il entre accompagné de deux hommes de la sécurité. Il tend à chacun d'eux une liasse de billets, marque un temps d'arrêt sans accorder un regard à la foule, et sort de sa poche son téléphone portable. Un magnifique Sony Xperia L customisé, au reflets brillants, sur lequel la caméra s'accorde étrangement. Sourcils froncés, il semble préoccupé. Il claque des doigts: un homme arrive, tablette tactile à la main. D'apparence servile, il s'approche de Damien, qui échange quelques mots avec lui, puis repart. Les huées de la foule redoublent en intensité. Sandow se contente de sourire, daignant enfin avancer sur la rampe d'entrée à une allure lente, avec ses bodygards. Regard hautain, démarche assurée, il fait mine de s'essuyer les pieds sur les escaliers en bordure du ring, et monte finalement. Il demande un micro. Il laisse la foule s'égosiller, et une longue minute passe, durant laquelle il réajuste son costume, regarde sa montre d'un air ennuyé, et joue avec son téléphone. Le calme revient peu à peu. C'est à ce moment précis qu'un fort "VIVE MACRON ET GO SANDOW, GOOOOOOOOO ! LET'S GO SANDOW" émane d'une région éloignée de l'arène, vite couvert par un concert d'insultes des voisins du malheureux fan de Damien. Lorsque le moment lui semble propice, le jeune millionnaire prend finalement la parole.



Damien Sandow: Hello useless people !

Trois mots. Nouvelle vague de huées. La caméra fait un travelling sur les gradins, et on voit nombre de banderoles à la gloire du Rock, des "DIBIASE SUCKS, PLEASE FIRE HIM", des "NO DEAL WITH THE DIBIASE DEVIL", et j'en passe. Depuis l'annonce du match qui opposera le jeune playboy à The Rock, Aldis et The Boogeyman, les fans de la W3 sont on ne peut plus impliqués dans cette rivalité et Sandow a atteint une côte d'impopularité qui dépasse les limites du kayfabe.

Damien Sandow: Pourquoi ces réactions ? Pourquoi êtes-vous vexés ? N'êtes vous pas inutiles ? A quoi servez vous ? Je suis içi ce soir pour faire mon travail. Un de mes emplois en tout cas. Je suis Damien Sandow le catcheur, mais je suis aussi homme d'affaires, professeur de philosophie , divinement intelligent, et sans me vanter je suis un séducteur de classe internationale. Un peu comme Iron Man si vous voulez, pour vous donner une référence que vous connaissez, vous autres ignares. Mais en mieux.

Le public tente par tous les moyens de contrarier le jeune homme, qui semble lancé, et parti pour déranger tout le monde.


Damien Sandow: "The Iron Man", Ted DiBiase Jr. Ca me plait, je vais le noter. Et à l'heure où mon adversaire se vante d'être Robin des Bois, cela me parait tout à fait adapté. Mais qu'importe. Je suis içi, parce que ca fait longtemps que je ne vous ai pas parlé à vous autres moutons et chèvres, autrement dit à vous le peuple.

Des chants "We The People" retentissent dans les travées du stade.

Damien Sandow: Le bas peuple, même, devrais-je dire. Prolétaires, chômeurs, ivrognes, beaufs, pour la majorité d'entre vous. Car il y a une minorité de fans de catch respectables. Mon travail ce soir va être de vous expliquer ce qui va se passer dans un avenir proche. Et pour cela je vais rapidement revenir sur un passé moins glorieux.

"You suck ! You suck ! You suck !"

DiBiase: Il y a maintenant quelques années, j'étais un lutteur qui incarnait le futur de la WWE. Puis la W3 a pris le relais, sans modifier cela. J'étais promis à un grand avenir et les choses se sont très vite mises en place. Puis j'ai manqué de remporter le titre du King of the Ring et d'accéder à une chance au titre mondial. Et là j'ai connu la plus grande disette de ma carrière. Mon premier échec et le seul à ce jour. De longs mois de souffrance, de blessures, entrecoupés de performances moindres et d'un statut allant decrescendo dans la carte.

[iLa foule applaudit, et on entend des chants "One More Time !"][/i]

Damien Sandow: Mais malgré cela j'ai réussi à revenir. Je n'en ai jamais douté, il me manquait simplement une chose. La maturité. Je me suis trop reposé sur mon argent, j'en ai délaissé l'envie de catcher, de me battre. Et pendant un temps je m'en fichais, parce que croyez moi, j'en ai bien profité de ces longues nuits de fêtes ! Mais j'ai réalisé qu'il me manquait quelque chose. Je suis, comme je l'ai dit, un génie. Un catcheur de talent. Un homme riche, doué en affaire. J'excelle partout où je passe, et je n'échoue jamais. Dès lors il était hors de question pour moi de rester sur un échec à la W3. Je vais atteindre le sommet de cette fédération, et je pourrais ainsi me proclamer "le meilleur au monde dans tout ce que je fais", sans vouloir paraphraser une connaissance à moi qui emploie ces mots trop à la légère. Je ne le fais pas pour vous, encore que la perspective de vous ôter toute envie de suivre cette fédération en devenant sa tête d'affiche me fait rêver. Je le fais simplement parce que j'en ai le potentiel, et qu'on m'a appris à ne pas gâcher ce potentiel. C'est l'évolution, la loi du plus fort. Tout était réuni pour que je sois une personne capable de choses énormes dans des domaines variés. Ce sont des personnes comme moi qui changent le monde et le rendent meilleur. Et ce sont des gens comme vous qui regardent le changement se faire, bras croisés dans leur canapé miteux.

Les huées reprennent de plus belle, et on remarque que certains fans jettent des objets. Les deux acolytes de Sandow, restés en ringside, calment la foule, et ramassent les quelques détritus qui jonchent le pourtour du ring.

Sandow: Continuez, je n'en ai rien à faire. Nous parlions justement de potentiel. Un mot intéressant. Le votre se réduit à jeter ces objets comme un singe ferait avec ses propres excréments. Mais le potentiel à également une signification plus large. Et notamment dans le cadre du marché que nous avons conclu avec votre ami Aldis Ce ne sera pas qu'un match à W3 Live Super Show, mais un symbole. Un symbole de la lutte entre l'humanité évoluée que l'incarne, et les hommes de Cro-magnon stagnants qu'incarne The Boogeyman en votre nom. C'est la lutte entre un avenir radieux et la complaisance d'un présent décadent. Trop de personnes profitent du système à l'heure actuelle. Trop de gens qui restent terrés chez eux à toucher des indemnités, se cachant derrière des maladies et infirmités imaginaires pour excuser leur fainéantise notoire. The Rock veut un orphelinat. Quel est l'intérêt ? Les orphelins: statistiquement, ils sont déséquilibrés psychologiquement par l'absence de stabilité parentale. Souvent issus d'environnement pauvres, ils risquent d'hériter des travers de leur entourage. Alcoolisme, toxicomanie, troubles psychiatriques, conduites hétéro-agressives. Des parasites en devenir, voilà ce qu'ils sont, et peu nombreux sont ceux qui parviendront à passer à travers les mailles du filet et à faire quelque chose d'utile de leur vie. C'est pourquoi dans ma grande intelligence, je ne juge pas cela important que d'investir en eux mon argent. A contrario, la construction d'un centre commercial rempli de boutiques de luxe et de lieux de plaisance génèrera des bénéfices et du tourisme local.

Damien est forcé de s'interrompre un moment, gêné par la foule. Les jets d'objets reprennent, et les membres de la sécurité commencent à être mis en difficulté.

Sandow: Je vois la vérité là où vous ne voulez pas la voir. Je sais faire la part des choses et miser sur ce qui sera utile à la société, utile pour l'avenir. Vous ne savez pas. Et de fait, vous accordez votre soutien à un saltimbanque dépensier qui serait capable de couler le monde à lui seul pour peu qu'on lui en donne le pouvoir. Et il ne le ferait pas exprès, car sa stupidité le caractérise, à votre image. Mais je remercie Nick Aldis. Oui Nick. Merci ! Parce que j'étais au fond du trou. Et tu m'as réveillé. Les choses ne seront plus jamais les mêmes, et à trop me titiller, tu as lancé une machine qui ne s'arrêtera plus, une mécanique imprenable. Peut-être est tu celui qui m'a permis d'arriver à maturité. Je trouve cela abject, mais également logique. Mais malheureusement tu vas vite comprendre que me chercher aura été la plus grande erreur de ta vie, et que tu aurais mieux fais de poursuivre en cavalier seul tes actions charitables sans tenter de m'importuner. Parce que grâce à toi, en ce moment même, des dizaines d'orphelins rêvent de leur future maison dorée, celle que tu vas leur offrir. Leurs sourires sont révélateurs, ils doivent en parler incessamment à tout leur entourage. Ce rêve ... un foyer confortable, des perspectives d'avenir, et surtout un peu de richesse grâce à mon compte en banque. Mais que leur diras-tu lorsque tu leur annoncera ta défaite, Nick ? Comment pourras-tu vivre avec la pensée de ces larmes coulant le long de leur petites joues, et surtout le fait que finalement ca sera entièrement ta faute ? Tel Icare, tu es le fou qui s'est approché trop prêt du soleil. Et tu bruleras pour que l'avenir se mette en place. Mon avenir. Ma renaissance.

Sandow jette son micro. Les huées du public atteignent un niveau énorme, et de plus en plus d'objets sont jetés. Avec hâte, mais sans s'empresser, Sandow quitte le ring sans un regard envers ses détracteurs. Il sourit, calme. Il est prêt.

*Nous sommes dans un show Indy en Angleterre où, dans le main-event, Nick Aldis a battu Grado. Nick prend alors le micro et s’adresse à la foule.*

Aldis : Et voilà ce qui arrive à ceux qui se mettent dans mon chemin, Grado. Tu as peut-être pensé un instant que tu pouvais me vaincre, tes efforts ont été cependant en vain. Je dois maintenant me concentrer sur mon prochain défi, soit celui de me mesurer à trois autres superstars de la W3 pour devenir contender numéro un au titre intercontinental.

*Aldis s’arrête un instant et la foule applaudit. Il fixe pendant un court moment les gens dans la salle, puis reprend.*

Aldis : Martin Wright, le Boogeyman, n’est plus le même depuis la perte de son titre mondial. Il accumule mauvaise performance par-dessus mauvaise performance et ne démontre aucun caractère lors de ses combats. Je me fais peut-être un prophète de malheur en disant cela, mais ta carrière ici tire à sa fin. Je sais très bien que personne n’est battu tant qu’il n’y a ni soumission, ni compte de trois, mais tes chances sont minces mon ami. On dirait qu’il n’y a plus rien en toi, que tu as tout donné dans le passé et que ton âge est en train de te rattraper. Que t’est-il arrivé, dis-moi? Les ceintures ne sont pas tout dans ce sport, et la perte ne signifie pas nécessairement la fin de quelque chose. Il peut également signifier le début d’un temps nouveau, la chance de se relever et d’essayer autre chose. Deviens ce que tu es, redéfinis quels sont tes buts ici, vois plus loin qu’un titre. Plus le temps file, moins on te donnera la chance de te reprendre en main. Saisis l’occasion pendant qu’il en est encore temps.

*Quelques personnes dans l’assistance versent une larme tant le discours du trésor national est poignant. Aldis sourit légèrement, puis reprend où il en était.*

Aldis : En ce qui concerne The Rock, je n’ai que faire d’un has-been qui croit être le meilleur de tous les temps. La modestie de ses ancêtres, en particulier son père, l’a quittée il y a bien longtemps. Cet homme est devenu une farce, une parodie de lui-même. Si quelqu’un faisait un film se moquant de la lutte, il prendrait certainement les phrases kitsch et les mimiques ridicules de ce grossier personnage. J’ai, la plupart du temps, beaucoup de respect envers mes adversaires. Ce n’est pas le cas lorsque l’on mentionne ton nom. Je n’ai que des mauvais commentaires à t’adresser. Tu es une nuisance dans notre sport, nous n’avons manifestement pas besoin de toi ici. Je m’efforcerai alors, et de te battre lors du prochain W3 Live, et d’aller t’enlever le titre par équipe moribond que tu partages avec ton copain Seth Rollins. Je trouverai bien un autre lutteur dans le vestiaire qui voudra bien faire équipe avec moi, puisqu’il ne reste que vous dans cette division depuis que j’ai mis fin à la pénible carrière de Cesaro ici.
Aldis : Pour ce qui est du dernier et non le moindre, je parle ici de Damien Sandow, les mots me manquent pour te dire à quel point mon sang bouille en moi quand je pense à toi. J’en suis à un point tel que je jure lorsque je te vois te pavaner en robe de chambre dans les coulisses, l’air au-dessus de ses affaires. Ton attaque de la semaine dernière était digne d’un fourbe, digne des pires rapaces que le monde ait connu. J’irai jusqu’à dire que c’est digne d’un homme de cro-magnon. Oui, l’homme qui se prétend l’être le plus intelligent de la planète ressemble plus à un homme des cavernes. Je vais, une fois pour toute, te fermer le clapet et faire de toi un exemple. Quand j’en aurai fini avec toi, ce ne sera plus les bibliothèques que tu fréquenteras, mais les hôpitaux et les centres de réadaptation. Tu aimes l’histoire avec un grand H? Eh bien à partir de samedi, tu seras de l’histoire ancienne tout comme tes héros Platon et Jules César. Je vais même te dire une chose, je préfèrerais largement voir Boogeyman, ou The Rock dans une moindre mesure, remporter la victoire que de te voir encore te sauver avec un gain de plus à ta fiche. Je vais aller plus loin et te dire qu’à cause de tes agissements, ma stratégie pourrait bien être que je me concentre sur ta petite personne en oubliant le résultat final. Je me fiche bien de cette chance au titre intercontinental, les ceintures ne veulent rien dire de nos jours. C’est plutôt le meilleur moment pour régler mes comptes avec toi. Et crois-moi, cela te coûtera très cher.

*C’est un Nick Aldis aveuglé par la colère qui lâche le micro et qui se dirige vers les coulisses sous les applaudissements de la foule. Aldis ne prend même pas le temps de taper dans les mains de ses fans et retourne au vestiaire les mains sur les hanches, le pas décidé. Est-ce que c’est cette énergie qui l’aidera à vaincre l’adversité, ou est-ce que celle-ci le mènera à sa perte? À suivre…

HG : Désolé pour le court RP, j’ai eu un furieux manque de temps cette semaine.